Communication DDT 08 – Les Fiches dans les Ardennes : mutabilité et observatoire
Les friches dans les Ardennes : mutabilité et observatoire
La désindustrialisation a laissé des traces non seulement dans les mémoires mais aussi dans les paysages, particulièrement au sein des vallées. Les friches qu’elle a occasionnées, souvent perçues comme des fardeaux, peuvent être appréhendées comme des opportunités à un moment où l’on doit être attentif à limiter l’urbanisation des espaces naturels et agricoles. De plus, certaines de ces friches présentent un patrimoine bâti qui mérite d’être conservée pour son architecture remarquable ou d’être préservée comme témoignage de l’histoire du lieu. Mais quels usages leur octroyer ? Quels sites réhabiliter prioritairement ?
Pour aider les collectivités concernées, la direction départementale des territoires (DDT) des Ardennes a procédé à un état des lieux en inventoriant les friches du département à savoir les sites dont l’activité, démarrée il y a plus de dix ans, a cessé il y a plus d’un an et qui sont aujourd’hui inoccupés ou partiellement occupés. Ces friches représentent un enjeu par leur taille, leur patrimoine, leur situation ou leurs risques et demandent une mobilisation forte pour être réhabilitées. Ce travail de recensement serait peu utile s’il n’était pas complété par un diagnostic affichant le potentiel de mutabilité de chaque site. Un outil(1) a donc été élaboré pour apprécier le degré de complexité de la réhabilitation d’une friche en y intégrant les différentes contraintes – techniques, environnementales, réglementaires, etc. – qui s’y exercent ainsi que ses atouts. De manière complémentaire, ce diagnostic indique la famille de destinations – développement urbain, sauvegarde du patrimoine, développement de l’activité économique et évolution agro-environnementale – la plus appropriée pour l’avenir du site au regard de ses caractéristiques et de son environnement. Sans offrir de réponses définitives, cette approche a pour objectif d’orienter le décideur dans ses réflexions sur le devenir de la friche sans avoir dans un premier temps à réaliser des études approfondies. Cette première attention est importante car du choix de l’usage futur dépendent notamment les financements disponibles et les acteurs à impliquer ainsi que la nature du procédé et le niveau de dépollution – qui logiquement différeront si l’on souhaite un retour vers une activité industrielle ou si l’on désire aménager un équipement destiné à recevoir du public par exemple. Actuellement, quatre-vingt-cinq friches ont été recensées, ce qui représente une superficie totalisant près de deux cents hectares. Au vu des résultats de l’étude, il apparaît que la moitié des sites affiche un fort potentiel de reconversion. On peut donc les considérer comme étant assez facilement réhabilitables sans contraintes excessives.
Contrairement à ce que l’on pourrait préjuger, l’actualité autour des friches est assez vivante : changement de propriétaires, aménagement des lieux, émergence d’un projet, etc. Un observatoire(2) des friches ardennaises a été mis en place afin de veiller aux évolutions de chacune. Sans prétendre à une totale exhaustivité, une cartographie en ligne, aux données régulièrement actualisées, permet de visualiser l’emplacement, le périmètre, la superficie, le propriétaire, la situation, le potentiel de mutabilité et les résultats du diagnostic pour l’ensemble des sites. La DDT va prochainement mettre à disposition un guide qui traitera de la bonne gestion d’une friche, des aspects à prendre en considération pour déterminer au mieux sa vocation, listera les partenaires et les financements disponibles, décrira succinctement les différentes modalités de dépollution. En outre, il sera illustré d’exemples de reconversion réussies sur d’autres territoires.
Convaincues que « féconder le passé en engendrant l’avenir, tel est le sens du présent », de plus en plus de collectivités ambitionnent la reconquête de ces sites à l’abandon. C’est pourquoi cette démarche d’aide à la décision des élus a été entreprise et doit être enrichie afin qu’à terme ces délaissés soient réemployés et offrent une nouvelle dynamique sur le territoire des Ardennes.
(1) http://www.ardennes.gouv.fr/mutabilite-des-friches-a2130.html
(2) http://www.ardennes.gouv.fr/observatoire-des-friches-a2126.html