Réforme territoriale

57ème Congrès AMDA

Invité par l’association des maires des Ardennes, François Baroin est favorable à une grande région englobant la Champagne-Ardenne, la Lorraine […]

Publié le 21 octobre 2014
Par AMDA
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57ème Congrès AMDA

Invité par l’association des maires des Ardennes, François Baroin est favorable à une grande région englobant la Champagne-Ardenne, la Lorraine et l’Alsace. Pour lui, l’Alsace peut être un formidable atout pour nos entreprises qui pourraient se rapprocher du marché allemand. En revanche, il est contre l’abandon des départements.

« L’argument économie n’est pas pertinent »

Si comme 90 % des parlementaires champardennais François Baroin est favorable à une grande région regroupant la Champagne-Ardenne, la Lorraine et l’Alsace, il estime néanmoins que le moment est mal choisi et que les économies que peut entrainer la réforme territoriale restent à démontrer. « Les français ont d’autres préoccupations. Le chômage ou le pouvoir d’achat sont leur priorité. Et puis, il y a une divergence avec la méthode. Le lundi, c’est une région avec la Lorraine et le mardi avec la Picardie. En plus des régions, il s’agit aussi de supprimer les départements. Et le gouvernement estime à 16 milliards d’€ les économies. Si elles atteignent 800 000 €, ce sera bien. L’argument économie n’est pas pertinent. Ce qui est inquiétant est la baisse très conséquente des dotations envers les collectivités locales. Pour les communes, ce sera 30 % de baisse en 3 ans. C’est considérable en termes d’emplois. Il faut savoir que 85 %  des budgets des départements sont imposés».

Augmenter la richesse par tête d’habitant

L’idée donc d’une région allant jusqu’à l’Alsace est pour le sénateur-maire de Troyes un moyen de conquérir le marché allemand. « C’est aussi augmenter la richesse par tête d’habitant ». Il s’étonne d’un « cavalier seul » des rémois qui seraient favorable à une région agrandie à la Picardie.

François Baroin qui précise qu’il est le seul candidat pour la présidence de l’Association des Maires de France (AMF). « Je suis maire de Troyes depuis 20 ans, président de l’association auboise depuis 1995 ». Concernant l’intercommunalité, le projet de réforme sur le seuil du nombre d’habitants pour une communauté de communes passerait de 5 000 à 20 000. « C’est intolérable. C’est aussi la démographie de nos territoires, l’histoire. C’est elle qui a créé nos 36800 communes ».

Il revient sur les dotations à la baisse, grevant ainsi les budgets de collectivités. « Le dernier levier de la croissance, c’est l’investissement public. Et ces baisses de dotations vont faire baisser énormément les investissements ». Il rappelle au passage qui si l’Etat peut se le permettre, les communes ne peuvent pas emprunter pour du fonctionnement.

C’est une certitude, les années d’élections municipales, il y a une baisse conséquente des investissements, le temps que les élus prennent leur marque. Mais cette fois, l’impact de la baisse des dotations est réel et les entreprises de Travaux Publics ont d’ailleurs exprimé leurs craintes dans le rue avec une baisse de 40 % des carnets de commandes ces derniers mois ».

L’ancien ministre du Budget regrette que la France « soit le premier emprunteur au monde en €. Que nous avons perdu 77%  des investisseurs étrangers depuis 2 ans », conclut-il.

Denis Barbier

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